Ma part de tendresse

C’était une soirée d’anniversaire où tout, mais tout était possible dans la salle de jeux, une grande pièce recouverte de matelas. Plus tôt, dans le salon attenant à la cuisine, j’avais discuté avec Melvin. Venu de loin, amené par un ami, il ne connaissait personne et cherchait ses marques. Ça se voyait à sa façon…

Du pareil au même

Un jour, une candidature de « soumis ». Son mail ? turlututu@…comSon téléphone ? 117, soit le numéro pour avoir un avis médical d’urgence.Son âge ? Non communiqué.Son expérience ? 0.En revanche, turlututu est très bavard sur ses fantasmes, la tenue que je devrai porter et l’excitation que je devrai éprouver à le soumettre. Ma réponse, très…

L’érotisme cannibale

Il veut me servir de secrétaire particulier mais, hélas, ne cesse de trébucher sur le subjonctif imparfait :– Madame voulait que je venasse, euh, que je viennisse, pardon… que je venissâs !– Barbarisme ! Reprenez !– Ve…– Vous voulez m’exaspérer ? Je vous l’ai déjà dit, la première syllabe n’est pas « ve »… Si c’est faux la…

Le temps suspendu

Je l’ai un peu guetté de chez moi, je me demandais s’il appliquerait à nouveau la consigne que je lui avais donnée pour notre premier rendez-vous : se poster face à mon immeuble, chercher ma fenêtre des yeux, regarder les rideaux rouges et peut-être mon ombre qui passe. Dans la glace je me suis trouvée…

Culture du viol

C’était un nouveau client. Nous étions en pleine séance. Il était debout, poignets attachés aux chaînes qui pendent du plafond et jambes maintenues écartées par une barre d’entrave. Je m’amusais à le griffer en le regardant droit dans les yeux quand il a soufflé :– J’ai envie de vous lécher. J’avais bien entendu sans être…

Une vache de séance !

Lui, je ne l’aime pas. Malgré ce qu’il affirme, il n’est pas dans une dynamique D/s mais purement égoïste. Sa séance, son scénario, son plaisir, sa sauce pour diriger le jeu et même, tant qu’on y est, sa satisfaction à souligner mes éventuels faux pas. Lors de notre premier rendez-vous, par exemple. J’avais oublié de…

Le choc des mondes

11h40. Je marche vers notre rendez-vous. J’ai de la musique dans les oreilles, des bottes trop hautes pour la distance que j’ai à parcourir et une tenue « facile à laver », ainsi qu’elle me l’a recommandé. J’ai pris mon plus grand sac à main, une besace en cuir dans laquelle j’ai fourré, pêle-mêle, mon portefeuille, mon…

Size matters (bis)

Il est âgé, et même d’une autre époque. Il est sympathique et en quête d’attention, parfois trop.Il a de l’éducation, des manières et certains principes. L’un d’entre eux ? Ne pas arriver les mains vides à une séance – ce qui me va très bien, évidemment. La première fois, il m’a offert une mini-boîte de…

Volte-face

Il est là, dans ma salle de jeux, petit monsieur ventripotent au pénis flasque, nu comme au premier jour, accroupi jambes écartées, à s’empaler furieusement sur un énorme gode en se martyrisant les tétons et en criant :« Je suis une salope, une chienne, une grosse salope ! » Je ne l’ai même pas invité à le…

À la lettre

Il est arrivé, timide, en me tendant un paquet-cadeau format livre. – Pour vous donner une indication sur notre séance, m’a-t-il dit.– Oh ! ai-je répondu, ravie, en résistant à l’envie de battre des mains.Le papier arraché, allais-je découvrir Les Infortunes de la vertu (Sade), Au Bonheur des Dames (Zola), Toilettes pour femmes (Marilyn French),…

Pied de nez

C’est un fétichiste des pieds, un vrai. Il me dit avoir passé deux heures aux pieds (littéralement « aux pieds », ou plutôt en dessous) d’une autre Maîtresse. Il me demande une séance de 1h30. J’hésite. D’une, le temps risque de me paraître long, très long : il n’aime pas la douleur, pas la contrainte, pas les…

Un moment de grâce

Il écrit précieux, ampoulé, inutilement compliqué. Il litote, il euphémise, il métaphorise dans le vide. Ses mails sont pénibles à lire, ils m’agacent quand ils ne m’exaspèrent pas. Mes questions pour préparer notre séance sont pourtant claires, alors pourquoi s’acharne-t-il à répondre à côté ? Oui, pourquoi ? Peut-être s’imagine-t-il qu’à une femme qui manie…