Princesse Samson

Les quelques fois où l’on m’a parlé de lui, on m’a dit « Ah, le beau Thiam ! ». L’adjectif m’avait un peu surprise, il ne correspondait pas à mon regard. Puis lors de notre première fois, je l’ai regardé intensément, à distance de bras, avant de murmurer à moi-même : « Oui, le beau, le très beau Thiam ».

Thiam a des cheveux extraordinaires qu’il retient par un élastique, châtain blond, si bouclés qu’ils en sont presque crépus, d’une densité et d’une douceur incroyables. Lorsque j’y glisse la main, j’ai l’impression de plonger dans de la mousse de soie.

Mon premier geste a été de les détacher, le deuxième de les tirer très fort, près du crâne, là où ça fait bien mal.
Thiam gémi. De plaisir, je crois.

Lors de notre deuxième rendez-vous, Thiam m’a confié que cheveux détachés, il se sentait vulnérable. J’ai pensé que je commencerai chaque rendez-vous ainsi, en lui détachant les cheveux.

Thiam est une princesse. Ma princesse au petit pois.
Princesse Samson, dont la vulnérabilité réside dans la queue-de-cheval.