A maaaan’s world

Il venait sans doute pour du ballbusting, c’est-à-dire pour se faire frapper les testicules. Je dis « sans doute », car je ne me souviens plus du déroulé de notre séance. Ce dont je me souviens, c’est de la fin, lui allongé, presque gisant au sol, un bandeau sur les yeux, et moi penchée sur lui pour vérifier ses attributs.
J’ai dû penser qu’ils étaient colorés, très, puisque j’ai proposé :

– Des glaçons pour éviter les bleus, peut-être ?

Il a dit oui, forcément, car le souvenir d’après, c’est l’inspection du congélateur et le verdict qui ne fait pas mes affaires (enfin, surtout celles de mon visiteur) : j’ai des soupes, des légumes, des escalopes mais plus de glaçons. J’ai alors pensé aux boxeurs, à mon gisant KO et je suis revenue, triomphante, dans la salle de jeux.

J’ai été la seule à voir le sachet de petits pois collé à ses couilles pendant que la chanson de James Brown s’écoulait, phrase après phrase : « It is a maaaan’s wooorld… »

Si les hommes savaient, parfois.